Les funérailles des Sœurs Desanclos et de leur mère chantées sur fond d’émotions fortes

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Les funérailles de Josette fils Desanclos et de ses deux filles  Sarahdjie et Sherwood Sondjie Desenclos, tuées puis brûlées à Croix-des-Bouquets par des bandits armées, ont été chantées le samedi 20 août 2022 au Pax Villa. Sur fond d’émotions fortes, parents, amis, collègues de travail, personnalités du secteur des droits humains, entre autres, ont rendu un dernier hommage à ces femmes victimes de l’insécurité généralisée qui s’installe dans le pays.


Très tôt samedi matin, des centaines de personnes s’étaient donné rendez-vous pour rendre un dernier hommage aux sœurs Desanclos et à leur mère au Pax Villa Crématorium à Maïs Gâté. L’émotion était palpable sur le visage des différentes personnalités qui participaient aux obsèques de ces femmes assassinées et brûlées dans leur voiture par des hommes armés à Croix-des-Bouquets 

Au Pax Villa Crématorium, pas de cercueil, ni d’autres récipients pouvant accueillir un corps sans vie. Seulement des urnes funéraires et des photos des assassinées. Des larmes coulaient, des pleurs abondaient, des soupires et des cris de rage. Il était difficile de définir et décrire davantage la tristesse et le chagrin inscrits sur les visage de ces partisans, sympathisants, collègues et amis présents au Pax Villa.

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Entre hommages et compassion, les interventions ont été légion. « C’est vraiment insoutenable cet exercice ce matin. Ce sont mes enfants qui devraient m’enterrer. Au contraire, je suis devant un lot de cadavres dont je dois faire le deuil. Hélas! Voilà toute une vie construite qui est partie en éclat dans un temps record », a lâché en larmes Me Simpson Desanclos.


Me Simpson Desanclos décrit une relation de père-enfants incroyable entre lui et ses filles « C’est grâce à cette complicité et cette confiance que j’ai eu le courage et la force de faire le parcours de Cap-Haïtien à Mirebalais à motocyclette. Une fois à Port-au-Prince, je me suis rendu sur les lieux du crime. Voyant les carcasses de la voiture, toute ma vie s’est éteinte. J’ai perdu les trois personnes les plus chères de ma vie », a tristement déclaré Me Desanclos.


« La mort nous guette dans tous les coins et recoins. On dirait que les Haïtiens marchent définitivement au bras avec leur cercueil et que chacun attend paisiblement son tour d’être la prochaine victime », s’alarme l’homme de loi.

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 Me Simpson Desanclos ne s’est pas gardé de remercier ceux qui l’ont supporté dans ce moment difficile. « Je ne saurais comment vous remercier pour votre solidarité agissante devant cet acte odieux, crapuleux, lâche, barbare et criminel », a-t-il déclaré.

Ami de la famille, l’éminent avocat Patrick Laurent n’a pas laissé passer cette occasion pour démontrer à quel point cette tragédie l’a affecté du plus haut de son être.  « À l’appel de ce matin, Josette Fils Desanclos, Sarahdjie Desanclos et Sherwood Sondjie Desenclos répondent absentes. Quelle douleur ! Quelle atrocité ! Nous vivons dans une société sans cœur, sans âme, sans humanité. Le pays est livré à lui-même. La capitale est assiégée par des gangs avec ou sans diplôme. Ils nous enlèvent paisiblement, nous violent et nous tuent froidement, sans aucune crainte d’être poursuivis, arrêtés, jugés et condamnés », a déclaré Me Patrick Laurent.

Prenant la parole à son tour, Me Samuel Madistin de la fondation Je Klere ( FJKL) croit que la mort tragique des Desanclos « est un message pour chacun d’entre nous ici présent sur ce que nous devons faire pour mettre un terme au règne de la violence aveugle, de l’impunité, de l’irresponsabilité en nous imposant de la vie, du courage et la bravoure de Josette fils Desanclos, Sarahdjie Desanclos et Sherwood Sondjie Desenclos ».


Calixte Fleuridor, président de la fédération protestante d’Haïti n’a pas caché son indignation face à cette nouvelle perte pour la communauté protestante. « Nous avons le regret de constater que de plus en plus la société haïtienne tend à s’effondrer dans un cycle infernal d’insouciance, d’irresponsabilité, d’animosité, de criminalité gratuite et d’irrespect de la dignité de la personne humaine », a-t-il dit, demandant aux autorités de prendre des mesures concrètes pour rétablir l’ordre et la paix.


Sarhadjie Desanclos, 24 ans, ancienne de l’Institution Sacré-Coeur, avait cours à l’Université de Port-au-Prince, le samedi 20 août 2022, le matin de son assassinat. Employée du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), sa grande sœur Sherwood Sondjie Desanclos, juriste de 29 ans, issue du Centre d’études secondaires et de la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE) et sa mère, Josette Fils Desanclos, employée de l’Autorité portuaire nationale (APN), ne savaient pas qu’en quittant leur domicile à la Croix-des-Bouquets qu’un sort tragique leur attendait sur la route.


Voulant s’échapper à une tentative de kidnapping, les trois femmes ont été tuées puis brûlées. Au moins huit morts ont été enregistrés le même jour.
 La police nationale d’Haïti a annoncé avoir diligenté une enquête qui, comme pour de nombreux autres cas d’assassinat, n’aboutira peut-être jamais.

Source: Gazette Haiti News

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