A l’Arcahaie, Ariel Henry prône le dialogue et promet la sécurité

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Depuis 2019, c’est la première fois que la fête du Drapeau a officiellement été célébrée à l’Arcahaie, la ville du drapeau. Le feu président Jovenel Moïse avait à deux reprises en 2020 et 2021, évité d’y aller à cause des mouvements de protestation contre lui. Cette année, Ariel Henry, qui dirige seul le pays depuis le 20 juillet 2021, a déployé les grands moyens pour célébrer les 219 ans du bicolore à l’Arcahaie.

Offrande florale au pied des statues du Père fondateur de la patrie, Jean-Jacques Dessalines et de Catherine Flon, célébration eucharistique en l’église Saint-Pierre, petite promenade avec les membres du gouvernement à l’Arcahaie pour marquer les 219 ans du drapeau… Le Premier ministre a tenté pendant un moment de faire oublier l’insécurité et le kidnapping qui sévissent  notamment à Port-au-Prince.

« Notre drapeau, fruit d’un consensus national, doit nous inspirer, en cette année 2022, afin de retrouver cet esprit unitaire indispensable pour la survie de la nation. Nous devons bannir autour de nous la division qui nous ronge et mine la stabilité de notre pays. Il est impératif de renforcer le cadre de dialogue permanent, institutionnel, inclusif entre nous Haïtiens, en vue de partager les idéaux du vivre-ensemble, du bien commun, de l’amour pour cette terre qui nous est si chère et que nous avons le devoir de reconstruire ensemble », a discouru le Premier ministre.

Alors que Ariel Henry peine depuis des mois à former un Conseil électoral provisoire, à rendre fonctionnelle la Cour de cassation et à rétablir la sécurité dans le pays, il continue d’annoncer la réalisation d’élections générales. « … Gouvènman an ap travay san pran souf, pou kreye kondisyon sekirite, pou se moun pèp la chwazi nan bon jan elèksyon ki vin ranplase l. Se konsa sèlman peyi a ap kapab ranfòse estabilite e kreye plis opòtinite pou envèstisman fèt, pou djob kreye, e pou lavi chè a bese », a-t-il promis.

Le locataire de la Primature entend concrétiser ses promesses avec l’unité de tous les acteurs de la société comme l’avaient déjà fait, a-t-il fait savoir, en 1803 à l’Arcahaie, nos ancêtres. « C’est cet esprit qui m’anime depuis le premier jour de ma prise de fonction et qui continue de m’habiter et de me guider chaque fois que je prends l’initiative d’aller vers les autres compatriotes qui semblent être des adversaires irréductibles, mais qui au fond sont des Haïtiennes et des Haïtiens capables de transcender », a assuré Ariel Henry.

«  Tout en continuant à avancer dans la dynamique de la reconstruction de nos institutions et de la remise du pouvoir à des élus du peuple, je veux avec l’ensemble des membres de mon gouvernement et avec tous les acteurs politiques et de la société civile qui partagent cette même vision, tendre la main aux autres et trouver avec eux le chemin qui doit conduire à la réconciliation et à l’unité du peuple haïtien », a affirmé le neurochirugien.

​Selon Ariel Henry, « nous avons tous nos parts d’ombre et de lumière, mais elles ne peuvent pas nous empêcher de nous parler, de prendre place autour de la table du dialogue. Haïti est le produit d’un rêve collectif, d’un grand dépassement de soi, de l’union des contradictions a priori irréconciliables ».

Si après ses rencontres en tête-à-tête avec Magali Comeau Denis de l’accord de Montana des doutes planaient sur l’avenir du comité de médiation, Ariel Henry a redonné vie à cette structure formée de monseigneur Ogé Beauvoir de Religions pour la paix, Laurent St Cyr de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH) et de Jean Robert Charles de la Conférence des recteurs, présidents et dirigeants des universités et institutions d’enseignement supérieur haïtiennes (CORPUHA).

« Aujourd’hui, nous sommes à un carrefour qui génère toutes formes d’inquiétudes à cause de problèmes économiques, environnementaux, sécuritaires. Nous avons besoin de travailler, de discuter, de nous entendre, de nous fixer des objectifs et de faire de notre mieux pour les atteindre ensemble. C’est pour cela que j’encourage l’initiative des représentants du monde religieux, de l’université et du secteur privé à poursuivre leur démarche de consultation et de concertation avec tous les segments de la société », a-t-il ajouté.

« Je convie, a-t-il souligné, fortement ceux qui n’ont pas encore participé à ces échanges à le faire, car ceci est une voie qui vaut la peine d’être explorée et qui peut, qui sait ?, nous permettre de déboucher sur une entente sur quelques questions essentielles susceptibles de mener vers une issue durable et acceptable pour nous tous. »

Par ailleurs, Ariel Henry, qui ne s’est jamais prononcé sur le massacre des gangs armés dans la plaine du Cul-de-Sac, a promis encore une fois de rétablir la sécurité dans le pays, appelant à la participation de la population. « Nos intentions resteront des vœux pieux si toutes les filles et tous les fils du pays n’œuvrent pas pour la paix et la stabilité. Les scènes d’horreur, les meurtres, les actes de kidnapping autant qu’ils endeuillent les familles, sont des tâches sombres sur le drapeau haïtien. Est-ce pourquoi les forces vives de notre pays doivent supporter les actions de la Police nationale et des Forces Armées d’Haïti dans le combat sans merci qu’elles mènent contre ces actions terroristes de toutes celles et de tous ceux qui voudraient arrêter la vie dans plusieurs zones de la région métropolitaine », a-t-il avancé.

« Plus que jamais, le gouvernement, interpellé dans son âme et conscience, est à pied d’œuvre pour que cela cesse, pour que la vie et la paix reviennent dans nos familles. La peur doit changer de camp. L’autorité de l’État, le droit, la justice, la volonté populaire triompheront », a encore une fois promis le Premier ministre.

Source: Le Nouvelliste

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