Ariel Henry prêt à remettre aux autorités américaines les suspects dans l’assassinat de Jovenel Moïse, rapporte Miami Herald
3 min readLe journal Miami Herald a rapporté vendredi des déclarations du premier ministre Ariel Henry selon lesquelles qu’il « soutiendrait l’envoi des suspects dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse à Miami si les autorités américaines le demandent ».
Le chef du gouvernement Ariel Henry, interrogé par Miami Herald, a assuré qu’il était prêt à remettre quelque soit le suspect aux autorités américaines.
« Certains Haïtiens, Américains, Colombiens et autres détenus soupçonnés d’avoir collaboré avec une société de sécurité de la région de Miami dans un complot visant à kidnapper et tuer le président Jovenel Moïse en juillet dernier dans sa résidence privée (seront remis aux autorités américaines si elles le demandent) », déclare le chef du gouvernement, des propos rapportés vendredi par le journal américain.
« Je soutiens l’effort américain. S’ils le demandent, ils auront l’entière coopération de la nation », promet-il. Ariel Henry a fait ses déclarations à un moment où le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil est à la recherche d’un juge pour venir instruire l’enquête judiciaire sur l’assassinat du président Jovenel Moïse après la récente déportation du juge Chavannes Étienne du dossier.
Selon le journal, « Henry a le pouvoir de décider s’il convient de remettre aux enquêteurs américains l’un des quelques 40 suspects actuellement détenus en Haïti en relation avec l’assassinat du président. Parmi eux : un Américain d’origine haïtienne soupçonné d’avoir sollicité l’aide du chef de la société de sécurité de la région de Miami, CTU, qui a engagé des commandos colombiens impliqués dans le meurtre de Moïse ».
Parallèlement, au cours de l’entretien le premier ministre en a profité pour démentir les informations qu’il qualifie de « nouvelles mensongères », selon lesquelles il est impliqué dans l’assassinat du président et protége un suspect clé, Joseph Félix Badio, qui est en cavale.
« Je veux faire une annonce publique pour dire à Badio de se rendre à la police et ensuite nous connaîtrons la vérité », a déclaré Ariel Henry.
Si les Américains de leur côté avancent avec leur enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse, en Haïti l’enquête judiciaire, quant à elle, est dans l’impasse. En effet, le dernier juge instructeur en date, Chavannes Étienne, récemment désigné, s’est déporté du dossier après quelques jours. Son prédécesseur Garry Orélien, accusé d’avoir reçu des pots-de-vin dans le cadre de cette affaire, a été forcé de se dessaisir, après que le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil avait refusé de faire suite à demande de prorogation du délai d’instruction. Le nom du juge Jean Wilner Morin a été cité dans les coulisses du palais de justice comme celui qui pourrait poursuivre l’enquête. Sur Twitter, le magistrat s’est empressé de faire savoir qu’il n’était « pas intéressé ni de près, ni de loin, ni de très très loin ».
Source: Text, Gazette Haiti