Chili : le candidat de la gauche, Gabriel Boric, remporte l’élection présidentielle

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Chile's presidential candidate Gabriel Boric shows his ballot at a polling station during the presidential election, in Punta Arenas, Chile December 19, 2021. REUTERS/Juan Carlos Avendano NO RESALES. NO ARCHIVES

Selon l’autorité électorale du Chili, le candidat de la gauche Gabriel Boric a remporté, dimanche 19 décembre, le deuxième tour de l’élection présidentielle, devant son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast.

M. Boric recueille 56 % des voix, contre 44 % à son concurrent, après le dépouillement de plus de 99 % des bureaux de vote. Il sera investi dans ses fonctions le 11 mars en succédant à l’actuel président Sebastian Pinera.

« Je viens de parler à @gabrielboric et l’ai félicité pour son grand triomphe. Il est aujourd’hui le président élu du Chili et mérite tout notre respect et notre collaboration constructive. Le Chili passe toujours en premier »a écrit, sur son compte Twitter, M. Kast.

M. Kast, un admirateur de la dictature d’Augusto Pinochet soutenu par l’ensemble de la droite chilienne, avait annoncé qu’en cas de défaite, il pourrait ne pas reconnaître le résultat de l’élection si l’écart entre les deux candidats était inférieur à 50 000 voix. Il était arrivé en tête au 1er tour (27,9 % contre 25,8 %) en séduisant dans les quartiers huppés de Santiago et parmi les classes populaires à l’extérieur de la capitale en répétant qu’il était le candidat de « l’ordre, de la justice et de la sécurité ».

Projet d’Etat providence

C’est une victoire écrasante qu’enregistre la coalition de gauche dont est membre le Parti communiste dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990 entre deux candidats aux projets de société diamétralement opposés.

Un concert de klaxons a résonné dans les rues de la capitale aussitôt après que M. Kast a reconnu sa défaite. Gabriel Boric l’emporte avec son projet d’Etat providence, un changement d’ampleur dans le pays considéré comme le laboratoire du libéralisme en Amérique latine, en ralliant autour de lui la classe moyenne à moyenne supérieure, essentiellement à Santiago.

Ce député, élu depuis 2014, se présente comme l’héritier politique du mouvement de 2019 pour davantage de justice sociale dans le pays le plus inégalitaire de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Agé de 35 ans, l’âge minimum pour se présenter, l’ex-leader d’un mouvement étudiant en 2011 n’était pas attendu dans le sprint final il y a quelques mois seulement.

« Il est possible de faire un Chili plus humain, plus digne, plus égalitaire », avait-il déclaré après avoir voté dans sa ville natale de Punta Arenas, dans l’extrême sud, sur le détroit de Magellan.

Dans un pays gouverné par le centre droit et le centre gauche depuis la fin de la dictature il y a 31 ans, Gabriel Boric entend promouvoir une grande réforme fiscale pour faire participer les plus riches, – selon une agence de l’ONU, 1 % des Chiliens détient 26,5 % des richesses – à son programme de meilleur accès à la santé, à l’éducation et à la création d’un nouveau système de retraite, aujourd’hui entièrement privé.

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