Haïti – Covid-19 : Le sénateur Youri Latortue exige un contrôle strict de la CSC/CS sur les dépenses du gouvernement
3 min readDans une correspondance adressée au président de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA), M. Rogavil Boisguéné, vendredi 19 juin 2020, le bureau du sénateur Youri Latortue sollicite l’intervention de la Cour pour exécuter l’audit des dépenses du Pouvoir Exécutif dans le cadre de l’urgence sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19.
Le mode de gestion et les dépenses du pouvoir exécutif relatifs à la pandémie de la Covid-19 sont dans le viseur du Sénateur Youri Latortue. Il informe que sa démarche vise l’implantation des normes de contrôle au lieu de remettre en question le bien-fondé de ces débours visant : prévention, dépistage, et soins médicaux valables au bénéfice de la population.
Pour éviter que le nouveau coronavirus devienne un prétexte pour réactiver les administrations d’Etat indexées dans le rapport Petrocaribe, le sénateur tient à ce que la Cour remplisse son rôle tel que prévu par constitution. « Toute structure entachée, devrait se soumettre à une réforme sur mesure, qui tiendrait compte des lois d’ordre public, et des recommandations faites par la CSC/CA, la commission Ethique et Anti-corruption du Senat, et les bailleurs internationaux qui ne voient pas comment accompagner Haïti si nous maintenons ces pratiques insensées », a-t-il relaté.
Le 15 mai 2020, une somme de cent milles (100 000 000) gourdes vont au « cash financement en appui aux familles vulnérables »
Le 15 mai, une somme additionnelle de 162, 115,000.0 gourdes (FAES) va également au « cash transferts en appui à 1.5 millions de ménages ».
Le 29 mai 2020 : 145,557, 000.0 gourdes (FAES) pour « cash transferts en appui à 1.5 millions de ménages ».
À cela s’ajoutent des décaissements comme celui du 14 avril 2020 pour 203,000,000.0 de gourdes (FAES), afin d’octroyer un demi mois de salaire aux ouvriers des usines textiles, « ainsi que d’autres montants substantiels pour offrir des primes au personnel médical, aux policiers, aux professeurs, requièrent une certaine minutie pour assurer que les sommes allouées atteignent les personnes désignées », a indiqué le sénateur de la 50e législature.
Bon nombre d’exemples de fonds décaissés qui n’auraient pas été utilisés à bon ont été relatés par le sénateur. « Les travaux de la Cour qui, en 2019, eurent à qualifier le programme du FAES de ‘’vaste gaspillage’’ à partir des « indices concordant de malversation financière ». À date, aucun effort structurel n’a été déployé pour, au moins, expliquer la disparition de 368, 194,800.00 gourdes du programmes Ti-Manman-Chérie, ou pour investiguer les 20,850 « faux »bénéficiaires dudit programme », a rappelé le chef du parti politique Ayiti An Aksyon (AAA).
In fine, le Sénateur s’est accentué sur le retard de certaines cargaisons qui favorise des doutes. « La facture pour les premières cargaisons initialement annoncées pour le 10 avril, a été complètement entre le 25 et le 29 avril, et la marchandise arrivée à Port-au-Prince entre les 7 et 25 mai. Cet arrivage est juge tardif, sachant que le paiement de la marchandise (18 millions de dollars américains) fut lancé depuis le 25 mars 2020 », a-t-il mentionné.
« Il n’a pas été valablement démontré que le choix du transport cargo aérien très couteux (environ 60% du coût de la marchandise, plus de 8 millions de dollars américains) ait été justifié malgré l’urgence à acheminer le matériel en Haïti. L’équipement est arrivé en Haïti avec des retards importants par rapport aux dates initialement avancées, n’est que partiellement en utilisation jusqu’ainsi. Et, regrettablement l’impact souhaité se fait toujours attendre avec nos centres médicaux et nos hôpitaux qui demeurent encore dépourvus », a affirmé Youri Latortue.
« S’il est pourtant pour une égalité des races et des genres, il est aussi venu le temps de mettre fin à l’enrichissement illicite sur le dos et au nom des plus vulnérables et des plus démunis », a renchéri le sénateur en se référant aux différentes manifestations de rues, suite à la mort de M. Georges Floyd.