Le temps presse : Jovenel Moise préconise une « réforme constitutionnelle » et du dialogue.

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Au milieu de la controverse sur la durée du mandat du président Jovenel Moïse, « le gouvernement encourage le dialogue sur la réforme constitutionnelle », a appris mercredi l’agence de presse Prensa Latina.

Selon Dr. Guichard Doré, conseiller présidentiel, qui n’avait auparavant aucune confiance dans le CEP de Berlanger, « dans la Constitution actuelle, tout article peut être interprété différemment« , et il a préconisé « une modification globale« , suite au processus de dialogue avec les différents acteurs de la société. Des acteurs qui ont refusé en mars dernier de composer toute forme de collaboration dans un gouvernement établi par le président Jovenel Moise dont le nom est figuré – plus d’une quarantaine de fois – dans un rapport de corruption et de dilapidation de fonds de Petro Caribe, et par-dessus tout avec usurpation de titre.

M. Doré a assuré qu’il avait déjà eu des entretiens avec le Barreau de Port-au-Prince, des membres de l’Association des économistes et des personnalités de la société civile comme le professeur Rosny Desroches, déjà décrié pour son attachement au régime PHTK, Gédéon Jean, Edouard Paultre, entre autres.

Il a également rencontré, sans citer des noms, des hommes d’affaires dont la plupart ont propulsé Jovenel Moise au Palais National, d’anciens premiers ministres, des hommes politiques, des responsables d’établissements d’enseignement et des membres de la société civile, a-t-il déclaré à la presse.

Ces dernières semaines, le débat sur la fin du mandat présidentiel de Moïse s’est intensifié, sous l’impulsion des secteurs de l’opposition, qui soulignent que le processus électoral de 2016 s’inscrit dans la continuité de celui entamé l’année précédente et que l’OEA avait refusé toute annulation du processus entamé en 2015 quoique de graves irrégularités étaient constatées par une commission présidentielle en 2016.

Dans cette hypothèse, bien que Moïse ait prêté serment en février 2017, le cycle présidentiel commencerait en 2016, la même année que les élections, et expirerait donc le 7 février 2021 avant minuit.

Les partisans du gouvernement indiquent pour leur part que le poste de président est stipulé dans la Magna Carta pour cinq ans après avoir prêté serment, et que le chef de l’État doit quitter ses fonctions en 2022 ayant malgré tout constaté l’amplification des actes de corruption et une misère accrue faisant rage en Haïti avec un dollar pour plus de 100 Gourdes.

L’année dernière déjà, Moïse a fait quelques pas vers une réforme constitutionnelle et, au niveau du Parlement, le législateur Jerry Tardieu a présenté une cinquantaine d’amendements à la Loi fondamentale, qui ont été bloqués en raison des tensions sociopolitiques que connaît le pays.

En début de semaine, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti a soutenu une réforme constitutionnelle pour relancer le pays, exactement comme en 1918, sous l’Occupation débuté en 1915. Toutefois, le BINUH s’était prononcé sur la fin du mandat d’un deuxième tiers de sénateurs en vertu de la Constitution qui ne posait pas de problème pour l’américaine Meagher La Lime. Cependant, ces déclarations, en pleine controverse de fin de mandat et leur prétendu soutien au gouvernement actuel, ont été interprétées comme une ingérence dans les affaires intérieures de la nation au moment où les noirs américains exigent que les genoux des policiers blancs soient enlevés de leur coup.

Pour sa part, l’ex-premier ministre, Evans Paul prône le dialogue entre le président Jovenel Moise et l’opposition en vue d’une entente au sujet de la fin du mandat du chef de l’Etat. Sinon, prévient l’ex-chef du gouvernement, le pays connaitra une grave crise soulignant la nécessité pour les acteurs de ne pas hypothéquer l’avenir de la nation.

Le président Jovenel Moise qui n’inspire aucune confiance à la majorité du peuple haitien, après de multiples annonces de promesses manquées et fallacieuses, dont le gouvernement est par surcroît accusé de corruption, de népotisme, de surfacturation et de crimes, et de violations de droits humains, actuellement empiété sur le temps disponible pour assurer la permanence du pouvoir PHTK, et honorer ses promesses envers les pays dits « amis » d’Haïti, voudrait tenter à moins de 8 mois de partir du Palais National, détourner le vif du principal sujet d’actualité mis à part celui de la pandémie de covid-19.

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