Haiti-METEO / Les effets négatifs et positifs des brumes de sable

5 min read

Selon des observations venues des stations météorologiques et même à l’œil nu, il y a de nouvelle brume de sable sur les iles de la Caraïbe, notamment en Haiti, Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe, Port-Rico, Jamaïque, Cuba, Les Bahamas, etc. Ces nuages de poussières venus des déserts africains sont de plus en plus nombreux. Ils concernent la Caraïbe entière et aussi les côtes atlantiques des États-Unis. Normalement, c’est un phénomène naturel et périodique qui a des effets négatifs et des effets positifs. En fait, quels sont les effets de ce phénomène naturel ?

Depuis le début du mois de juin 2020, les iles de la Caraïbe sont sous la dominance d’une mauvaise qualité de l’air. L’indice atmosphérique pour le moment est de 10 selon Gwadair soit une pollution de l’air très importante. Une pollution qui devrait perdurer durant les cinq (5) prochains jours. On constate qu’a qualité de l’air se dégrade avec la présence de la brume de sable.

De plus en plus nombreuses, de plus en plus denses, les brumes de sable qui s’abattent régulièrement sur la région caribéenne n’ont pourtant été que très peu étudiées. Les dernières études scientifiques sur le sujet datent des années 2010 et elles ne sont pas de nature à rassurer. En Haiti, jusqu’à date, il n’y a pas encore de recherche scientifique poussée sur cette thématique.

Une étude épidémiologique datant de 2009 établit avec plus ou moins de précision la liste des composants que transportent les brumes de sable venues du Sahara ou du Sahel (déserts africains).  La liste est éloquente et comprend : Fer, aluminium, arsenic, plomb, carbone, sodium, chloride, sulfate, nitrate, ammonium, phosphore, cadmium et plus de 46 autres métaux…D’où l’importance des recommandations pour la protection des habitants. Des particules fines potentiellement dangereuses pour la santé. Mais, là encore, les chercheurs déplorent le manque d’études sur l’impact de ces poussières sur les populations caraibéennes.

Pourtant, des observations scientifiques auraient mis en évidence une corrélation entre la présence de brume de sable et la recrudescence d’asthme, de conjonctivites et de maladies respiratoires en tous genres comme par exemple à Trinidad et Tobago. Toutefois, aucun indice ne prouve que les poussières du Sahara ont de grandes conséquences sur la population haïtienne. En réalité, il n’y a aucune menace sur Haiti sauf que le ciel reste laiteux ou couvert tandis que la chaleur s’intensifie. A cet effet, il est demandé aux haïtiens et aux haïtiennes de rester vigilants et de respecter des consignes de prévention afin de protéger notre organisme

Les aspects positifs de la brume de sable. Eh oui parce qu’il y en a ! Même si ceux-ci font l’objet d’un débat permanent chez les scientifiques. Le premier effet “positif” peut s’expliquer par le fait que, en circulant sur l’Atlantique, les brumes de sable du Sahara ou du Sahel influeraient sur les températures de la surface de l’océan. Plus il y a de poussières, moins l’eau est chaude. Or, selon les scientifiques, cette eau chaude est l’un des facteurs entraînant la formation et le développement de cyclones. En résumé, la présence de brume de sable sur l’Atlantique pourrait limiter la formation de phénomènes cycloniques. Une thèse que certains scientifiques réfutent parce la température de la surface des eaux ne jouerait pas un rôle aussi important que l’on pensait jusqu’alors.

En revanche, une autre thèse est moins décriée. Celle-ci soupçonne que les brumes de sable, étant constituées d’air chaud et sec, freineraient, à défaut d’empêcher, la formation d’ouragans. En effet, pour se développer, un cyclone a besoin d’air chaud, c’est vrai, mais surtout d’humidité. Car, les brumes sont transportées par un vent sec, freinant parfois la formation de phénomènes météorologiques extrêmes.

Le deuxième effet “positif” peut se résumer ainsi : sans un article du site internet journals.ametsoc,  les scientifiques expliquent que le Phosphore dans les brumes de sable est un véritable fertilisant pour le bassin Amazonien mais aussi pour les Caraïbes. Ils lui attribuent également la formation de nouveaux sols dans les îles caraibéennes.

Cette dernière supposition scientifique explique aussi le lien entre brume de sable et sargasses. Autrement dit, il y a un lien supposé entre brume de sable et sargasses.

Le phosphore fertilise effectivement les sols de l’Amazonie. Seulement le poumon de la terre (la forêt amazonienne) est victime de déforestation. Résultat, quand il pleut en Amérique du Sud, les nutriments déposés par les brumes de sable se déversent, par ruissellement, dans l’océan Atlantique.  C’est ainsi que la nouvelle mer de sargasses, située au large du Brésil, est alimentée et que se développent à vitesse grand V les algues brunes qui échouent sur nos côtes.

En somme, avec les brumes de sable, la qualité de l’air est en effet très mauvaise avec un indice atmosphérique de 10. La concentration en particules fines PM10 dans l’air dépasse les 80 μg/m3 en moyenne sur 24 heures, valeur correspondant au seuil d’alerte. Une chape de brume de sable s’est abattue sur la Caraïbe depuis plusieurs jours. Une pollution qui devrait être présente encore pour quelques jours. Cependant, ce phénomène ne restera pas pour longtemps et n’aura pas vraiment de grandes conséquences sur la population active.

A noter que, selon Gwad’Air, l’indice ATMO est l’indice de la qualité de l’air. Il est calculé quotidiennement pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants et varie sur une échelle allant de 1 à 10 (Très bon à Très mauvais). L’indice ATMO est basé sur la concentration de quatre indicateurs de pollution atmosphérique :

·        l’ozone (O3)

·        le dioxyde de soufre (SO2)

·        le dioxyde d’azote (NO2)

·        les particules en suspension ou poussières (PM10)

Face à la préoccupation du public sur les questions de qualité de l’air durant l’épisode exceptionnel de brumes de sable sur le territoire national, les autorités du gouvernement haïtiens devraient mobiliser les institutions étatiques compétentes afin de travailler sur l’évolution de ce phénomène et de mettre à disposition des cartes de pollution produites pour les particules fines PM10 sur 48 heures.

Soyons prudents et restons vigilants.

Talot BERTRAND, Ing-Agr.

Spécialiste en Education Relative à l’Environnement

Secrétaire Général de la PROMODEV

Phones : (509) 2230-9998 (Bureau) / (509) 3733-5953 (Wathsapp)

Skype : bertrand.talot

E-mail : talotbertrand@gmail.com

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Copyright © All rights reserved. | Radio Verite .
Powered by