Un conseil de transition de 5 membres et Ariel Henry, l’entente proposée par l’international mais refusée par l’opposition
3 min readOn semble être loin d’une solution à la crise. L’accord proposé par l’international ne fait pas recette au niveau de l’opposition, selon des informations dont dispose Gazette Haïti.
Un conseil de transition de cinq membres et le Premier ministre Ariel Henry, telle serait la proposition issue de certaines rencontres officieuses entre des structures politiques et Jonathan Powell ayant la responsabilité de déblayer le terrain bien avant l’arrivée de la mission de la Caricom.
Ce document en circulation se veut le squelette d’un éventuel accord entre les protagonistes de la crise en Haïti. Il serait le fruit de plusieurs discussions entre le Premier ministre Ariel Henry, des structures politiques et Jonathan Powell. Selon les informations disponibles, ce document aurait été soumis à la mission de la Caricom qui rencontre actuellement les différents protagonistes.
Le document préconise un conseil de Transition (CT) de cinq membres dotés des attributions présidentielles. Il devrait comprendre un représentant du 21 décembre, un représentant du secteur privé, un représentant du Collectif, un représentant de Fanmi Lavalas et un représentant de l’Accord de Montana (ou de la diaspora), selon le document.
Là où le bât blesse et où certains acteurs sont dubitatifs est dans la responsabilité du conseil de transition. Selon le document, le Conseil de Transition aura les pouvoirs exécutifs de « Contresigner avec les membres du gouvernement les arrêtés et décrets, et l’ordre du jour du Conseil des ministres;
Nommer un Conseil Electoral Provisoire (CEP) suivant l’esprit de l’article 289 de la Constitution parmi une liste des candidats qualifiés soumises par les organisations suivantes: la Conférence Episcopale, les Cultes Réformés, le secteur des droits humains, les universités, [la Cour de Cassation (CSPJ)], Fédération des Barreaux et Association des Magistrats, l’Association des Journalistes, la diaspora, les Associations patronales, le secteur vodou, et fixer la date des élections, sur la base de l’avis technique du CEP, qui sera par la suite publiée au journal Le Moniteur;
Présider le Conseil National de Sécurité; Définir et proposer avec le Premier ministre un gouvernement d’union nationale à partir d’une liste de personnalités choisies sur la base de critères de compétence, d’intégrité et de tolérance. »
Après la signature de cet accord, les 60 jours suivants, les prescrits prévoient la désignation d’un gouvernement d’entente nationale; désignation du CEP et préparation d’une feuille de route électorale détaillée; désignation d’un OCAG composé de représentants des organisations de la société civile, des associations socioprofessionnelles et des associations régionales représentatives; Mise en place d’un Conseil national de sécurité; Lancement du processus de réforme constitutionnelle.
De plus, le document préconise la préparation d’une conférence nationale; Préparation par le secteur privé d’un plan économique détaillé pour soutenir la reprise économique; Œuvrer à la définition de la mise en place avec les partenaires internationaux des conditions et modalités de mise en œuvre de la résolution 2699.
Le document indique que les signataires acceptent de collaborer de bonne foi et dans l’intérêt national. « Le CT et le Premier ministre resteront en place tout au long de la transition et ne prendront pas de mesures pour se destituer l’un l’autre », peut-on lire dans le document.
Ce document semble être loin de trouver l’adhésion des protagonistes de la crise. Pour eux, il s’agit là d’un trompe-l’oeil puisqu’en définitive, avec un tel accord le premier ministre Ariel Henry détiendrait encore tous les pouvoirs. Dans des conversations avec Gazette Haïti News, des membres de l’opposition déclarent être prêts à signer un accord mais exige que le Conseil de Transition exerce toutes les prérogatives présidentielles, telles que stipulées dans la constitution de 1987.
Face à un Ariel Henry qui, se plaignent certains protagonistes, fait tout pour ne pas concéder son pouvoir, la Caricom risque de repartir bredouille.
Source: Gazette Haiti news