Force multinationale en Haïti: les USA présenteront bientôt une résolution devant le Conseil de sécurité de l’ONU
2 min readLes États-Unis se sont engagés lundi à dégager des ressources en soutien à une force de police multinationale dirigée par le Kenya en Haïti. Associés avec l’Equateur, ils vont déposer une résolution destinée à autoriser cette force devant le Conseil de sécurité de l’ONU, selon le département d’État.
Nous sommes résolus à trouver les ressources pour soutenir cette force multinationale, a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, ajoutant qu’il était encore trop tôt pour donner des précisions au sujet de la nature de l’aide américaine, financière ou matérielle, et des autres pays qui pourraient contribuer à cette tâche.
Le Kenya a annoncé samedi qu’il était prêt à prendre la tête d’une force multinationale en Haïti et à y déployer 1000 policiers pour aider à former et aider la police haïtienne à rétablir la normalité dans le pays et à protéger les installations stratégiques.
Cette proposition de déploiement nécessite toutefois un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU.
À cet égard, les États-Unis associés à l’Équateur introduiront conjointement une résolution à cette fin devant le Conseil de sécurité de l’ONU dans un proche avenir, a indiqué le porte-parole.
Dépôt cette semaine
Les États-Unis occuperont la présidence mensuelle du Conseil de sécurité à compter de mardi.
Le Kenya doit également envoyer sur place une mission d’évaluation au cours des prochains jours et des prochaines semaines afin de jauger les conditions de déploiement d’une telle force de police.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est montré très actif sur ce dossier et s’en est entretenu samedi avec le président kényan William Ruto.
Un haut responsable du département d’État, Todd Robinson, s’est rendu à Nairobi ces derniers jours pour finaliser les détails.
Intervention attendue depuis des mois
Les gangs contrôlent environ 80 % de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, et les crimes violents tels que les viols, les enlèvements contre rançon, les vols à main armée et les détournements de voitures sont quotidiens.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le premier ministre haïtien, Ariel Henry, appellent depuis des mois à une intervention internationale pour soutenir la police locale.
Toutefois, les expériences passées et les risques de s’enliser dans un bourbier meurtrier ont échaudé bien des gouvernements, si bien qu’aucun pays ne s’est porté volontaire jusqu’à l’annonce du Kenya.
Outre la situation sécuritaire, ce petit pays des Caraïbes connaît une grave crise humanitaire, économique et politique. Aucune élection n’a eu lieu en Haïti depuis 2016.