Affrontements entre gangs à Port-au-Prince: au moins 60 morts enregistrés dont 20 brûlés vifs, selon le RNDDH
2 min readDans une interview exclusive accordée à la rédaction de Gazette Haïti News ce dimanche 5 mars 2023, le Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) Pierre Espérance révèle que l’institution a recensé au moins 60 morts dont 20 brûlés vifs dans les affrontements entre gangs armés à Bel-Air, Solino et Christ-Roi depuis le 27 février.
La situation est on ne peut plus difficile au Bas de Delmas où les tirs sporadiques ne cessent de retentir. Depuis le 28 février dernier, les habitants des localités de Solino, Nazon, Bel-Air, Christ Roi, Delmas 24 sont sur le qui-vive. Des luttes pour des territoires sont à la base de ces affrontements, selon le directeur exécutif du RNDDH Pierre Espérance.
Les affrontements opposent Bel-Air dirigé par l’ancien évadé de prison Sanon Kempes et G9 an fanmi e alye dirigé par Jimmy Cherisier alias Barbecue.
« Depuis le 27 février, Krache dife du G9 essayait de prendre le contrôle de Bel-Air. Ils ont débarqué et tiré à l’aide d’armes automatiques. Ils sont retournés le 28, volant 10 motocyclettes et incendiant 8 et endommageant 2 autres », explique Espérance.
Selon le bilan du Réseau National de Défense des Droits Humains, au moins 60 morts ont été enregistrés dont 20 brûlés vifs et 50 disparus. « Nous commençons à discuter avec la famille des victimes », annonce Pierre Espérance, regrettant le fait qu’aucune institution étatique ne manifeste la volonté de prendre en charge les victimes.
Au milieu de ces affrontements, la Police Nationale d’Haïti est intervenue pour prêter main forte aux policiers de Solino, vaste bidonville que Sanon Kempes veut à tout prix conquérir, selon le responsable du RNDDH.
De plus, il dénonce l’inertie du gouvernement en place qui, dit-il, n’a rien fait pour empêcher le pire. Espérance pense aussi que ce comportement vise à justifier le déploiement d’une force militaire étrangère en Haïti.
Les cas de kidnapping connaissent depuis le début de cette année une hausse vertigineuse ciblant des catégories de professionnels qui, selon les bandits, peuvent payer de fortes rançons, comme les médecins.
La situation sécuritaire se dégrade un peu partout dans le pays, à l’exemple du département de l’Artibonite où des policiers ont abandonné des commissariats et sous-commissariats.
Source: Gazette haiti news