Après deux longues années, lecteurs et écrivains heureux de se retrouver

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Des lecteurs tout heureux d’arracher un autographe à leur auteur préféré. De longues files d’attente à l’entrée de la foire, devant les guichets des maisons d’édition et devant les auteurs les plus cotés. Des invités d’honneur qui ne se lassent pas de signer des autographes et de se faire prendre en photo. Des acheteurs impatients qui commencent à feuilleter leur livre avant même de rentrer à la maison. Bises, accolades, fous rires, retrouvailles. Cette 28e édition de Livres en folie, quoique en format réduit, ressemble à toutes les précédentes d’avant 2020. Malgré deux longues années d’absence, en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, la grande communion entre auteurs et lecteurs reste intacte. Ne souffre d’aucune anémie.

Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste n’a pas caché sa grande satisfaction de constater ce retour à la normale. « Choisir les livres à acheter. Apporter ses achats à l’auteur. Filmer la dédicace. Commencer à lire sans arriver à la maison. Le miracle de la Fête-Dieu reprend à Livres en folie après 2 ans d’absence », a-t-il relaté sur Facebook, avec des photos mettant en vedette Sindy Ducrépin, rédactrice de Ticket Magazine. 

Au Karibe le jeudi 16 juin, Livres en folie, la plus grande manifestation littéraire francophone de la Caraïbe, a eu lieu. Dans une atmosphère ponctuée de salutations, d’échanges, de rencontres, de prises de photos entre autres, 108 auteurs ont signé leurs ouvrages pour le bonheur du grand public qui a fait le déplacement en très grand nombre. Alors que les organisateurs prévoyaient d’accueillir 1000 participants, le site de l’hôtel Karibe a été pris d’assaut par plus de 2 500 participants. 

Très tôt, les auteurs ont pris place dans la grande salle Acajou, alors que les maisons d’édition ont élu domicile à la petite salle attenante. Dès le début et jusqu’à très tard dans l’après-midi, les invités d’honneur, Louis Philippe Dalembert et Pierre-Raymond Dumas, ont multiplié les autographes pour le plus grand bonheur d’un public très mosaïque qui ne demandait que ça. En plus des co-invités d’honneur, Pierre Josué Agénor Cadet avec son ouvrage « L’autre Jovenel Moïse », Éric Jean Baptiste avec son ouvrage « La terre natale en terre promise », Sony Lamarre Joseph avec son ouvrage « Notre église et le sous-développement » et Ange Bellie Andou avec son ouvrage « Recto verso » ont aussi drainé la grande foule. Les statistiques qui seront publiées incessamment par les organisateurs apporteront beaucoup de précisions sur les best-sellers.

Un peu plus loin, à la salle Cattleya, la Fondation Toya a aménagé un espace pour accueillir les enfants. Depuis de nombreuses années, cette fondation profite des éditions de Livres en folie pour organiser des séances de lecture avec les enfants. Cette année, l’institution s’est alliée avec le P’tit Nouvelliste pour offrir un menu beaucoup plus diversifié aux petits lecteurs. A la salle Ginger, l’institut Panos a aménagé un stand pour sensibiliser notamment sur le VIH et offrir des vaccins contre le coronavirus.

Nombreuses sont les personnalités publiques qui ont fait le déplacement pour cette 28e édition de Livres en folie.

On peut notamment citer le Premier ministre Ariel Henry, la ministre de la Culture et de la Communication Emmelie Prophète Milcé, le sénateur Patrice Dumont, l’ancien premier ministre Jean Michel Lapin, l’ancien député Garry Bodeau, l’ancien sénateur Youri Latortue, la coordinatrice du PNCS Djina Guillet Delatour. 

La grande affluence constatée au cours de cette journée traduit la soif de plus d’un pour la tenue de ce grand événement qui reprend timidement ses bonnes habitudes après deux ans, de l’avis de Guerby Blaise, docteur en droit pénal, avocat et auteur du livres « Les mesures privatives de liberté avant jugement ». Celui qui signe pour la première fois à cette grande foire annuelle  invite, toutefois, le public à se rendre sur le site www.livresenfolie.com, question de continuer à faire l’acquisition de leurs ouvrages préférés.

Entretemps, une reprise timide, certes, mais qui ne laisse pas sans réaction des auteurs et lecteurs qui disent être très heureux de pouvoir renouer avec ce rendez-vous. A l’instar de l’auteur de “Notre église et le sous-développement”, Sony Lamarre Joseph qui dit prendre part à cette nouvelle édition avec un sentiment de satisfaction. “ J’ai été confronté à un empressement de la part de mes lecteurs et d’autres lecteurs qui se sont intéressés à mon livre en signature cette année à Livres en folie. Personnellement, cela me manquait en tant qu’auteur de n’avoir pas eu la possibilité de rencontrer mes lecteurs. Rien ne peut remplacer la chaleur humaine “, a confié l’ancien best-seller de Livres en folie qui affirme avoir renouvelé à plusieurs reprises son stock au cours du déroulement de l’événement.

Un sentiment qui a été partagé par Maguy Durcé, écrivaine et auteure de “La cité des survivants »- lequel titre qu’elle propose cette année à Livres en folie- qui se félicite d’avoir passé un bon moment en compagnie de ses lecteurs. « C’était très bien. J’étais en rupture de stock très tôt dans la journée, même si je dois avouer qu’il y avait un handicap quelque part dans le processus de l’achat des livres. En fait, je dois dire que Livres en folie 2022 a été victime de son propre succès », a-t-elle avoué d’un rire éclatant.

Pour sa part, la jeune Carlile Perrin, se présentant comme une amoureuse folle de la lecture, dit être heureuse d’avoir pu acheter ses nouveaux ouvrages cette année, dont celui de l’un des invités d’honneur en signature, Louis Philippe Dalembert et de l’écrivain Marc Exavier. Elle a déploré le manque d’espace auquel étaient confrontés les mordus du livre tout s’attendant à un retour normal de Livres en folie l’année prochaine.

Les organisateurs satisfaits 

Le rédacteur en chef du Nouvelliste s’est montré satisfait de la journée du 16 juin. « Nous sommes globalement très satisfaits. Les choses se sont bien passées à la salle Acajou où se trouvaient les auteurs et dans la cour. L’hôtel nous a bien accueillis. Nous avons voulu provoquer la rencontre entre auteurs et écrivains, qui n’était pas possible en 2020 et 2021. Cette année, nous l’avons réussi », s’est félicité Frantz Duval. La salle réservée aux maisons d’édition, a toutefois regretté M. Duval, n’était pas appropriée pour les opérations de choix et de vente des ouvrages.

À ceux qui n’ont pas acheté ou qui n’ont simplement pas fait le déplacement, Frantz Duval a rappelé que les ventes se poursuivent en ligne. « Les ventes en ligne, ayant débuté le 13 juin, vont se poursuivre jusqu’au 19 juin. Vous pouvez encore vous procurer vos ouvrages », a fait savoir le rédacteur en chef du Nouvelliste. 

Frantz Duval a remercié la Unibank, le ministère de l’Éducation nationale, le Fonds national de l’Education, la Banque Interaméricaine de Développement (BID), le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère de l’Économie et des Finances, l’Institut français, la Banque de la République d’Haïti (BRH), la Brasserie La Couronne, la Digicel, la Fokal, l’institut Panos, la Fondation culture et création qui ont contribué à la réalisation de cette 28e édition. 

Source: Le Nouvelliste

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