Assassinat du président Jovenel Moïse: le dossier est désormais au cabinet d’instruction
2 min readAprès de nombreuses critiques sur la procédure utilisée par la police nationale d’Haïti dans l’enquête relative à l’assassinat du président Jovenel Moïse, l’affaire est enfin transférée, le mercredi 4 août, au cabinet d’instruction pour les suites judiciaires nécessaires. Un juge sera désigné sous peu par le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince pour mener le dossier du meurtre du président.
Mercredi 4 août fait 25 jours depuis que la police mène l’enquête pour retrouver les auteurs et complices de l’assassinat du meurtre du chef d’Etat haïtien. 40 personnes dont des Colombiens, Haïtiens et Americains d’origine haïtienne et plusieurs policiers haïtiens sont déjà appréhendées, plusieurs maisons perquisitionnées, de nombreux avis de recherche et mandats ont été émis par la police et le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Berd Ford Claude.
Ce mercredi, le dossier concernant l’assassinat de Jovenel Moïse a été saisi par le cabinet d’instruction. Maître Samuel Madistin avait même critiqué le comportement de la police qui n’avait pas remis l’affaire à la justice dans le délai prévu par la loi. « La police fait tout pour empêcher à Jovenel Moïse d’avoir justice », avait déclaré l’homme de la Fondation Je Klere, à Magik 9.
Faut il mentionner, dans le cadre de cette affaire des membres de l’appareil judiciaire sont déjà sous le coup des menaces de mort. Le juge, Carl Henry Destin, qui a fait le constat du corps sans vie du président, de la scène du crime en général s’était mis deux jours après le drame à couvert. Ce dernier dans une interview avec le media américain CNN a révélé plusieurs éléments qui ont servi d’obstacles à son travail venant tant des inconnus que des autorités policières.
Quant au greffier Marcelin Valentin qui accompagnait le juge, il a reçu plusieurs appels téléphoniques des inconnus le menaçant d’une balle à la tête. Selon le journal New York Times, Valentin a révélé qu’un individu lui a rendu visite en son bureau lui demandant d’ajouter les noms de l’ex sénateur Youry Latortue et de l’homme d’affaires Réginald Boulos, suite aux déclarations des détenus colombiens.
Avant ce nouveau tournant que vient de prendre l’affaire, le greffier Marcelin Valentin a confié que la police a déplacé les corps inertes des personnes soupçonnées d’être des assaillants sans donner de raisons, et une partie des preuves a été emportée et a refusé l’accès au juge Destin à la scène du crime pendant des heures. Ce qui était selon le greffier une violation du code juridique haïtien.