Haïti-politique : L’ancien président Privert critique la démarche du président Moise pour une nouvelle constitution
2 min readL’ex président provisoire Jocelerme Privert a qualifié de forfaiture le décret présidentiel du 29 octobre 2020, publié au Journal officiel de la République et portant création du Comité consultatif indépendant (CCI) pour l’élaboration d’une nouvelle constitution, dans un texte rendu public dans les colonnes du journal Le Nouvelliste le weekend écoulé.
« Le peuple haïtien, à travers ses différentes composantes, a clairement exprimé son refus d’accepter cette imposture, menaçant l’équilibre démocratique instauré au pays après tant d’années d’efforts, de luttes et de sacrifices humains contre la dictature », a soutenu Jocelerme Privert.
Selon l’ancien président, aucune disposition constitutionnelle et aucun texte de loi ne reconnaît au président Moise les compétences de législateur et encore moins de constituant qu’il s’est octroyées. « L’obsession de conduire un référendum pour doter le pays d’une nouvelle constitution, témoigne purement et simplement d’un manque de jugement et rigueur dans la gestion de l’Etat et d’un manque de respect de la constitution et des lois de la République », a indiqué l’ex sénateur des Nippes.
« Il veut l’imposer au pays (une nouvelle constitution), sans avoir conduit une consultation transparente et inclusive préalable avec les acteurs politiques et les secteurs organisés de la société quant à son opportunité. Bien plus, il n’a tenu aucun compte des principales exigences constitutionnelles, relatives à la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale, telles que fixées au septième préambule de la constitution de 1987 », écrit-t-il.
Pour Jocelerme Privert, la situation socio politique délétère que vit le pays, avec la persistance de la crise politique, la dégradation des conditions de vie de la population, la prolifération des gangs armés et la généralisation de l’insécurité à l’ensemble territoire national, ne semble pas trop préoccuper Jovenel Moise.
Il a également critiqué le choix des membres dudit Conseil électoral provisoire (CEP) et la mission inédite qui lui assignée. « Non seulement, ceci ne répond à aucune disposition constitutionnelle, mais encore, n’a fait l’objet d’un quelconque accord négocié et signé avec les forces politiques de l’opposition ou les acteurs de la société civile, lequel serait le gage d’une certaine légitimité », lit-on dans le document.
Source: Texte, Haiti Press Network