Toujours pas d’accord politique, Claude Joseph reconduit PM a.i
4 min readClaude Joseph a été nommé à nouveau Premier ministre ad intérim pour 30 jours par le président de la République. Parce que pendant le premier mandat a.i de 30 jours du chef de gouvernement Jovenel Moïse n’a pas pu trouver un accord politique pour former un gouvernement d’union nationale, il maintient Claude Joseph à son poste de Premier ministre provisoire et se donne jusqu’à la semaine prochaine pour trouver cet accord politique selon ce qu’a confié au Nouvelliste un proche du président.
« Le citoyen Claude Joseph est nommé Premier ministre a.i pour une période de trente (30) jours à partir de la publication du présent arrêté dans le journal officiel Le Moniteur », lit-on dans cet arrêté présidentiel publié le vendredi 14 mai 2021 dans Le Moniteur.
« Le mandat du PM a.i @claudejoseph03 touche à sa fin aujourd’hui. Je le renouvelle pour la même durée. Le moment est venu pour trouver une issue favorable à cette crise qui dure depuis 35 ans. Ensemble, nous pouvons le faire », a écrit vendredi soir Jovenel Moïse sur son compte Twitter.
« Il n’y a pas encore d’accord politique. Le président Jovenel Moïse multiplie les rencontres sur le sujet. L’objectif du président est d’avoir un nouveau gouvernement la semaine prochaine après le 18 mai. Un gouvernement d’union nationale», a confié au Nouvelliste vendredi après-midi un proche de Jovenel Moïse au Palais national.
Parallèlement, des groupes politiques de l’opposition peinent à trouver entre eux un accord politique sur la meilleure formule pour forcer Jovenel Moïse à quitter le pouvoir et gérer le pays après son éventuel départ. « Les cinq signataires de la déclaration conjointe du 26 avril restent en contact permanent et travaillent d’arrache-pied sur un accord et un plan de sortie de crise détaillé et complet », a fait savoir jeudi au Nouvelliste l’ancien député Jerry Tardieu.
Le chef du parti politique En Avant a souligné qu’il n’y avait pas de canaux de communication entre le pouvoir en place et les cinq signataires de la déclaration conjointe du 26 avril dernier, à savoir En Avant, Entente nationale pour une transition de rupture (ENTENTE), Forces nationales pour la démocratie (FND), Mouvement pour la transformation et la valorisation d’Haïti (MTVAyiti) et Operasyon Tèt Ansanm.
« Toutefois, les cinq entités échangent avec tous les partis politiques sans distinction et les différents secteurs organisés de la vie nationale. L’urgence du moment le commande car la situation est grave et la désintégration de toutes nos institutions et le spectre d’un référendum inconstitutionnel, impopulaire et non inclusif risque de saper les fondements mêmes de notre fragile démocratie », a souligné l’ancien député de Pétion-Ville.
Pour sa part, le Dr Réginald Boulos confie au journal : « Nous travaillons activement à la finalisation d’un accord entre les cinq partis et regroupements politiques autour de la sortie de crise. Nous espérons le rendre public durant le week-end. »
« Toutes les discussions et démarches en cours tournent autour de la recherche d’une formule de médiation indirecte, a fait savoir le président de MTVAyiti. Nous sommes convaincus que la sortie de crise passera nécessairement par la conclusion d’un accord politique. Aucun sacrifice ne sera trop grand. Mais le respect des revendications populaires et de la Constitution sera notre boussole. Aujourd’hui, plus que jamais, il faut un véritable dialogue national entre tous les secteurs de la vie nationale. »
Après sa correspondance adressée au secrétaire d’Etat américain la semaine dernière pour dénoncer les agissements de Jovenel Moïse, le porte-parole du Secteur démocratique et populaire Me André Michel, a fait savoir au Nouvelliste que « les représentants permanents du Secteur démocratique et populaire auprès du Congrès et du département d’Etat américains ont la garantie de qui de droit que notre requête est en cours de traitement ».
« Une seule chose est sûre, c’est que les choses commencent à bouger et vont continuer à bouger sur le plan diplomatique, a-t-il ajouté. Mais le plus important reste et demeure la poursuite de la mobilisation citoyenne sur le terrain. De toute façon, la politique est d’abord locale. »
« Il n’y a absolument aucune possibilité de dialogue entre le Secteur démocratique et populaire et Jovenel Moïse, le symbole du mal absolu. Le mal absolu, on le combat, on le combat jusqu’au bout. Ce serait un sacrilège de négocier avec les dilapidateurs du fonds PetroCaribe et les auteurs des massacres d’Etat perpétrés dans les quartiers populaires ( La Saline, Bel-Air, Cité Soleil, Pont-Rouge, Carrefour-Feuilles) », a soutenu André Michel.
Entre-temps le Conseil électoral provisoire décrié continue d’avancer dans ses démarches visant, dans un premier temps, à organiser un référendum le 27 juin prochain pour changer la Constitution, dans un second temps des élections en septembre prochain.
Source: Le Nouvelliste